Laghouat, à 430 km d’Alger

Article : Laghouat, à 430 km d’Alger
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6 novembre 2014

Laghouat, à 430 km d’Alger

Plein sud, juste après les débuts de terre ocre, terre sèche, dénudée, loin des montagnes vertes du Titteri, c’est Laghouat.

Vers Laghouat
Vers Laghouat

On dit que c’est la porte du désert mais la population locale parle plus de porte vers les Nord, signifiant que les Laghouatis ont la tête tournée vers la mer lointaine, la grande bleue. Pour arriver à la ville, il faut passer par Djelfa et ses moutons, l’alfa qu’on récoltait pleins les wagons d’une ligne ferroviaire qui n’existe plus.

On passe devant des campements de nomades
On passe devant des campements de nomades

La route nationale Une, sensée traverser le large territoire algérien, plus de 2.000.000 de kilomètres, sur toute sa longueur, passe par la steppe et la ville chère aux Baghdadi, Djoudi, Benselama, Hassani… Des nomades peuplent les environs en nombre réduit, une politique quelque peu voulue par l’Etat algérien qui peut alors mieux contrôler les transhumances.

nomades et citadins
nomades et citadins
Ville de Laghouat, en bas
Ville de Laghouat, en bas
Musée

L’oued M’zi qui délimite la ville, la séparant de l’étendue du désert algérien, le Sahara, a longtemps figuré comme la rivière donnant naissance au Nil selon Juba et qui se serait caché, selon une autre source, pour réapparaître en Mauritanie.
De ses anciennes constructions, il ne reste quasiment rien, la ville ayant été saccagée dans les années 1850, après sa prise par l’envahisseur français. Une ville s’éleva alors selon l’architecture et les intérêts de la France.

Le général Marguerite lui imposera un style et lui donnera le cachet de porte du Sud algérien. Aujourd’hui, ses habitants la veulent tournée vers le Nord, à travers l’émigration de nombre de familles vers Médéa, Blida et Alger, les échanges commerciaux avec ces villes et une constante écoute vers tout ce qui a trait à la modernisation, sans toutefois oublier les traditions ancestrales. Irrigation, installation d’entreprises productives de transformation, donnèrent à la ville une stratégie géographique dont la population tire aujourd’hui bénéfice : construction de centres universitaires, hôpitaux, logements de grand standing et réservation d’une grande zone d’activités industrielles pourvoyeuse de main d’oeuvre et réduisant le taux de chômage.

Laghouatis fiers de leur ville
Laghouatis fiers de leur ville

L’aspect culturel n’est pas en reste avec Abdallah Ben Kerriou né en 1871, fils de Bachagha et qui demeure l’un des plus grands poètes populaires du XIXe siècle. Avec Hayzia de Ben Guittoun, Gamr Elleil compte parmi les joyaux de la poésie amoureuse saharienne. Les Laghouatis tiennent beaucoup à cet héritage et toutes les célébrations familiales locales laissent deviner ce goût de l’ancien, du traditionnel sans que les jeunes oublient qu’ils doivent s’arrimer au navire du XXI°siècle.

Tenue vestimentaire locale
Tenue vestimentaire locale

Difficile pari pour une ville où l’urbanisme n’a pas encore donné à la ville son architecture propre. Les jeunes s’y emploient à travers des associations très actives.

Des jeunes ouverts sur les technologies
Des jeunes ouverts sur les technologies
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