Lutte de pouvoir

Article : Lutte de pouvoir
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18 septembre 2015

Lutte de pouvoir

Le peuple algérien, la rue algérienne, le citoyen dans son sens le plus général, ne comprend rien aux manigances de ces deux dernières semaines au sommet de l’Etat algérien. L’homme de la rue entend parler de la forte chute du prix du pétrole, des réserves de devises fortes en dégringolade, de cherté de la vie constatée amèrement à travers les prix des fruits et légumes.

Le marché algérien commence à perdre de son dynamisme
Le marché algérien commence à perdre de son dynamisme
Le panier de la ménagère s’amincit à vue d’œil et donc, les élucubrations du côté de la Présidence, du clan Bouteflika, des services de renseignements et des basses besognes en haut lieu, il n’en a cure ou… presque. Quelque part, ce citoyen va payer, et… chèrement ce qui se trame dans les coulisses du Pouvoir. Un général , Toufik Mediene,
Rarement pris en photo le patron de la DRS
Rarement pris en photo le patron de la DRS
responsable des services de renseignements, à la tête de ces mêmes services depuis la fin du processus démocratique en 1991, soit près de 25 ans, mis brutalement à la retraite a de quoi choquer. Quand on apprend que son lieutenant et homme de confiance, le général Hassan (encore un,) un proche du patron de la DRS, a été incarcéré il y a un mois pour « trahison » alors que ses deux avocats, Sellini et Brahimi, confirment que « rien ne justifie la détention » de ce que beaucoup considèrent comme un héros pour avoir combattu le terrorisme. Comme par hasard, c’est le plus haut gradé algérien connu des services de renseignements étrangers, notamment ceux de l’Occident.
On dit Bouteflika dans la dernière ligne vers la tombe ;
Il n'est plus que l'ombre de lui-même
Il n’est plus que l’ombre de lui-même
son clan prépare la gouvernance du groupe après en maintenant justement Abdelaziz au Pouvoir et poussant leurs pions un à un. Belkhadem, un ancien président du parti majoritaire, le FLN, écarté et remplacé par Saïdani, un drabki – joueur de derbouka- selon ses dénigreursSaïdani et à qui « il a été demandé » de multiplier les accusations contre le DRS. Cela ne s’est pas fait tout seul ! Il y a eu le scandale Khalifa, l’affaire Chakib Khellil, les tumultueuses affaires successives de la plus grande société d’Etat algérienne, Sonatrach, où ça parle de dizaines de millions de dollars empochées, détournées, servies dans des comptes individuels à l’étranger ! Chakib Khellil Chakib Khelliln’a pratiquement jamais été inquiété et se trouverait installé aux USA d’où il ne peut être extradé ( ?). Farid Bedjaoui, neveu de l’ex.ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, tremperait dans plusieurs affaires de commissions, notamment avec des firmes italiennes ayant obtenu des marchés en Algérie, demeure libre du côté de l’Italie et des USA. L’Algérien des montagnes, le jeune des universités à la recherche de soutien pour ses études, le jeune diplômé chômeur, le commerçant de l’informel (cette catégorie prenant de l’ampleur depuis quelques années), le retraité arrivant difficilement à joindre les deux bouts en face de l’inflation, le père de famille à l’étroit et lorgnant devant les promesses de logements à distribuer toujours « bientôt » Logementsjusqu’à devenir les calendes grecques, l’enseignant à qui on n’est plus en mesure d’offrir un cadre sécurisé et sécurisant : tout ce beau monde, le peuple algérien pardi, commence à s’énerver et, comme dirait le dramaturge Slimane Benaïssa dans sa pièce « Babor ghraq » -le naufrage du bateau- : « Malheur à ceux qui ne nous aiment pas ! »,Slimane Benaissa la patience a montré ses limites ! C’est ce qu’avait certainement tenté de démontrer le chef des Moukhabarate Mohamed Mediène dit Toufik. Les feux étaient au rouge et ils continuent à l’être mais le clan Bouteflika n’en a cure, absorbé par la mainmise sur toute l’Algérie. Aussi, les dossiers Sonatrach I et II ainsi que Chakib khellil chakib_khelilet l’absence de soutien pour un quatrième mandat du mourant Bouteflika verront le frère du Président, Saïd, Boutef Saïdpousser des pions pour éjecter le chef de la DRS et tous ceux qui gravitaient autour du traitement des dossiers de corruption. Sellal, le Premier ministre,
Il entretient et prépare des lendemains pour le Clan
Il entretient et prépare des lendemains pour le Clan
Saïdani, maître contesté du FLN et surtout Gaïd Salah, chef d’état –major de l’ANP,
Le simple citoyen ne le connaît pas ! Il gère maintenant la DRS aussi
Le simple citoyen ne le connaît pas ! Il gère maintenant la DRS aussi
vont contribuer à échafauder tout un stratagème aboutissant à la mise à l’écart du général Toufik, poussé à la retraite et remplacé par un ex. retraité, le général Tartag. Ce même Toufik qui aura à subir l’accusation contre son adjoint, le général Hassan, de fomenter des actes terroristes dans son propre pays –instruction en cours- et l’éloignement de nombre de responsables des renseignements dans des territoires de l’intérieur du pays. Le commun des citoyens apprend, constate, enregistre toutes ces élucubrations, cette danse des généraux, n’y participant guère, occupé qu’il est par le panier quotidien et la garantie de s’assurer des journées heureuses à la sortie de vacances guère reluisantes et devant ce qui se déploie à l’internationale à travers la fuite de dizaines de milliers de réfugiés syriens et irakiens, rappelant des souvenirs lugubres pour nombre d’algériens, jetés également sur les routes dès la fin du processus électoral en Algérie en 1991. Depuis la venue de Bouteflika, 15 années de gouvernance, aucun grand projet réalisé, aucune ville construite, inflation non retenue, échanges internationaux basés uniquement sur la consommation. La structure de l’économie algérienne étant basée quasi uniquement sur les rentes de pétrole et de gaz, la diversification demeure trop restreinte entraînant l’importation de tous les produits industriels et de consommation, concurrençant même le peu de production locale comme il a été avérée la présence de bouteilles d’eau naturelle Evian dans certains grands magasins alors que ce produit « coule à flots » au niveau du secteur privé.
Des affairistes ayant le soutien de certains gros bonnets du Pouvoir, détiennent le plus gros de ces importations et plaçant les bénéfices dans les paradis dorés du côté de l’Espagne, du sud de la France, du Portugal –depuis peu- et même dans certains pays du Golfe.
On met sur le tapis, tout doucement mais sûrement la piste Haddad,
Il est le patron des patrons et très proche du clan Bouteflika
Il est le patron des patrons et très proche du clan Bouteflika
un entrepreneur des travaux publics, ami et soutien de Saïd Bouteflika, le ministre d’Etat Ouyahia
ex.Premier ministre, ministre conseiller, c'est le joker du clan
ex.Premier ministre, ministre conseiller, c’est le joker du clan
et quelque peu Hamrouche, un ex. Premier ministre, pour remplacer celui qui n’est plus vu ou entendu à la radio et à la télé algérienne. On ne donne pas encore longtemps à vivre à celui qui fut le plus jeune ministre des AE après l’indépendance du pays et qui est toujours là, refusant d’abdiquer ou interdit de partir par le Clan. Le trio DRS, Armée et Clan agit depuis la libération du pays en 1962, date où l’état-major de Boumediene
On parle toujours de lui, l'homme du "réajustement révolutionnaire"
On parle toujours de lui, l’homme du « réajustement révolutionnaire »
choisit Ben Bella pour se retourner contre lui en 1965, une fois la guéguerre des chefs arrêtée et la mise à l’écart de Benkhedda, Abbas, Aït Ahmed, Boudiaf, Khider. Le clan d’Oujda devenu aujourd’hui celui de Bouteflika. Il y eut pendant un long moment le pouvoir au sein de la DRS, ex. SM, introduite partout, dans tous les rouages de l’Etat et faisant/défaisant ministres, walis et même les chefs militaires de régions. Aujourd’hui c’est à Gaïd Salah que revient le monopole de tous les pouvoirs, cohabitant avec les Bouteflika mais demain, il y aura sûrement un président civil, un… Haddad ou un Ouyahia.
Cependant, le peuple, ignoré superbement, pourrait faire entendre sa voix en sortant massivement dans la rue et c’est ce qui est à craindre devant le fragile équilibre des de la société, équilibre maintenu même sous les coups de boutoirs de revendications venant du Sud algérien, la grande victime d’un pétrole sorti de ses terres et atteignant un prix dépassant les 100 $ le baril il n’y a pas si longtemps, ou le mouvement amazighe
Revendications perpétuelles
Revendications perpétuelles
et ses revendications toutefois légitimes pour une meilleure reconnaissance de la langue et de la culture des premiers hommes en Algérie, les Berbères.
Ce peuple n’en a cure des « disputes de palais » et des alliances-divorces ou guerre fratricide de ce qu’il considère comme la maffia du Pouvoir en Algérie, un Pouvoir qui l’a rendu quasiment inculte et… intolérant. La lutte de pouvoir, des pouvoirs, laisse ce peuple attendre, attendre un Godot algérien…

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