Smati, médecin et peintre

Article : Smati, médecin et peintre
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27 janvier 2016

Smati, médecin et peintre

Elles sont rares à Blida les personnes qui s’adonnent à fond à leurs occupations secondaires, arrivant à mener en parfaite harmonie leurs professions et une quelconque occupation. Abdeldjalil Smati, médecin chirurgien et dermatologue, a pu conserver ce violon d’Ingres jusqu’à la fin de sa vie, une fin survenue brusquement au début du mois de septembre de l’année 2015 à l’âge de 57 ans.

Smati anatomiste
Smati anatomiste

Il aimait peindre et il ne ratait jamais l’occasion de se mettre en face d’une toile. Aussi, ce sont plus d’une cinquantaine de ses œuvres qu’il aura laissée et son épouse, Fatma-Zohra, auquel il était marié depuis 32 ans, dira qu’il lui arrivait de se mettre durant des mois devant une seule toile, « tout comme il ne pouvait plus peindre durant des mois, cela dépendait de son humeur. »

Smati pensif
Smati pensif
Danseuse
Danseuse

L’association Mosaïque de Blida des Arts Plastiques a tenu à lui organiser une exposition du 23 janvier au 30 janvier 2016 au niveau de l’hôtel « Ville des roses » de Blida.

Affiche de l'exposition
Affiche de l’exposition

Mohamed Allami, son président, était tout heureux de pouvoir dispenser quelques éléments d’informations aux nombreux étudiants et élèves venus voir l’exposition. Il avait tenu avec ses membres, comme Sabrina Nehab, à organiser cette expo, lui-même ayant participé à nombre d’expositions lors de multiples manifestations comme l' »Année de l’Algérie en France » en 2003, les cricuits dans les semaines culturelles de sa région à travers tout le vaste territoire du pays.

Allami explique à des jeunes un art pictural quelque peu délaissé dans la région
Allami explique à des jeunes un art pictural quelque peu délaissé dans la région

Ses collègues médecins, sa famille, les membres de l’association Mosaïque de Blida des Arts Plastiques dont il était le vice-président assurent qu’il était gentil, attentionné, amoureux de la nature, de la musique classique et de la pêche. Sa fille aînée le suit, est sur ses pas, devenue une passionnée de la peinture. Comme une prémonition, sa femme avait débattu avec son groupe de femmes, chrétiennes et musulmanes, du thème « Face à la mort » et elle avait demandé de l’aide au regretté Abdeldjallil dans la recherche des idées.

La veuve du peintre au milieu de jeunes étudiantes
La veuve du peintre au milieu de jeunes étudiantes

Même s’il n’y a pas eu assez de médiatisation de l’exposition, nombre de personnes de la profession, de la région, simples amoureux de la culture, des clients de l’hôtel se sont attardés devant les toiles et ont découvert un talent -encore un- méconnu à Blida, celui de Smati qui n’aura plus à se dévoiler pour les autres, lui qui était resté très discret autant sur sa vie privée que professionnelle.

Public présent durant l'exposition
Public présent durant l’exposition

Il avait séjourné en Espagne et nombre de toiles non terminées sont plus qu’esquissées.

"Le rouge et le noir ne s'épousent-ils pas ?"
« Le rouge et le noir ne s’épousent-ils pas ? »

Gitanes, danseuses, rouge et noir à profusion faisant dire au peintre Hadjeres présent sur place que cela pouvait expliquer des états d’âme, des sautes d’humeur. N’empêche ! Cela était très aimé par une étudiante qui voulait absolument se laisser prendre en photo avec un de ces tableaux.

Deux portraits de femmes
Deux portraits de femmes

Peut-être appartiendra-t-il à la fille de poursuivre l’oeuvre du père ? Quatre enfants ainsi que la maman sont d’accord pour ne pas « éparpiller » la production : « Mes enfants veulent garder ces toiles et je pense que ce n’est pas le moment de parler de leur devenir » assure la mère.

Eclat
Eclat

Peinture à l’huile, paysages, portraits, nature morte défilent dans le hall de cet hôtel qui demeure un acquis certain pour la ville de Blida, avec ses huit étages, sa centaine de chambres, ses suites.

Hôtel Ville des Roses sis à Blida, lieu de l'exposition
Hôtel Ville des Roses sis à Blida, lieu de l’exposition

Durant la semaine, les membres de l’association « Mosaïque Blida des Arts Plastiques » a tenu à encadrer les visiteurs et les élèves des écoles et collèges afin de donner un aperçu de la large palette d’activités du regretté Smati. Hadjeres Mohamed, et, surtout, Sabrina Nehab qui s’est dépensé sans compter pour le succès de cette manifestation.

Sabrina Nehab, au four et au moulin
Sabrina Nehab, au four et au moulin

Elle avait déjà participé par trois fois au prix Aïcha Haddad, le dernier s’étant tenu en mars 2014 au Palais de la Culture à Alger. Sa dernière participation remonte au mois de mars de l’an passé pour « Palettes de femmes ».

La veuve Smati était comblée ce mardi 26 janvier 2016 devant l’afflux des potaches, venus découvrir son mari peintre. Elle-même se trouvait en face du portrait de son époux et semblait dialoguer avec lui. Elle se prêtait avec gentillesse aux multiples questions, aux photos souvenir

La veuve du peintre et Nehab encadrant de jeunes visiteurs
La veuve du peintre et Nehab encadrant de jeunes visiteurs

 

et avait tenu à ramener sa maman à elle, lui montrant ainsi que la petite famille qu’elle formait avec son défunt mari et les enfants était bien ancrée dans la ville, dans l’art, dans les cœurs de tous ces gens-là. Le peintre Hadjeres Mohamed reconnaît à son « ami » disparu aujourd’hui des moments de monotonie, de tristesse devant ce qui se déroulait sous leurs yeux dans un monde plus qu’incertain en ce siècle qui devient quelque peu synonyme de violence.

Hadjeres expliquant un portrait du peintre Smati, portrait du père.
Hadjeres expliquant un portrait du peintre Smati, portrait du père.

Il ne s’est pas passé une journée sans retrouver des visiteurs jeunes, enthousiastes, aimant déambuler autour de ces toiles qui montraient un art encore inconnu dans ses détails pour ces êtres fragiles

Un souvenir sur les lieux de l'exposition
Un souvenir sur les lieux de l’exposition

qui exigent déjà qu’on en organise plus souvent ce genre de manifestations dans une ville, Blida, avide d’animation culturelle. La balle est dans le camp des autorités !

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Commentaires

Mosaïque Arts Plastiques ( Mosaique de Blida )
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Un grand merci à Mr MAKFOULDJI pour tous ce que fait à la culture . l'Association Mosaïque de Blida des Arts Plastiques tient à féliciter le suscité et bravo encore ...