L’enseignement en français, le casse-tête des étudiants algériens

Article : L’enseignement en français, le casse-tête des étudiants algériens
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3 avril 2017

L’enseignement en français, le casse-tête des étudiants algériens

Tout étudiant arrivant à l’université algérienne découvre que l’enseignement en français semble une règle dans les modules et matières dites scientifiques, technologiques ou dans les facultés de médecine, d’aéronautique.

Un enseignement des langues rigoureux

Enseignement à l’université algérienne

Facultés des sciences informatique et autres mathématiques, à technologie de pointe, sont dispensées en langue française !

Les étudiantes et étudiants se trouvent désemparés, eux qui avaient étudié dans les cycles du collège et du lycée en langue arabe, se retrouvent dès leur entrée à l’université confrontés à l’écueil de la langue. L’enseignement en français des matières dites scientifiques et technologiques se déroule « normalement » et rares sont celles et ceux qui trouvent que c’est anormal dans la politique algérienne et c’est aux intéressés de se débrouiller pour comprendre.

 

Personnel d'encadrement à l'Institut En nour

Les écoles de langues 

Ainsi, la course aux études du français langue étrangère fait dérouler le tapis aux instituts de langues, aux écoles privées de langues. Des étudiants n’hésitent pas à passer une année blanche afin de se perfectionner dans la langue de Molière.

Chaque année, près de 400 000 nouveaux bacheliers, dont plus de la moitié s’inscrit dans les filières scientifiques, doivent avoir un bon niveau de Français pour comprendre les cours. Généralement, il est demandé un diplôme de Français Langue Etrangère (FLE) à l’entrée de l’université. Donc, au moins 150 000 étudiants chaque année sont à la recherche de cours intensifs.

 

Ecoles de langues avec moyens modernes

Des instituts de langues, certains agréés par l’Etat, dispensent cet enseignement ciblé réparti par niveaux et adoptant des méthodes importées directement de France à travers le département culturel de l’ambassade de France à Alger,ou à travers les réseaux d’importation de manuels et CD d’apprentissage des langues.

Engouement pour les langues dès le jeune âge

 

L’Institut En Nour de Blida

A Blida, l’Institut privé En nour, doyen des établissements, assure ces formations pour les langues anglaise et française depuis près de 25 ans.

Pour le FLE, certains parents inscrivent leurs enfants dès le cycle primaire, se préparant ainsi très tôt à l’acquisition des langues étrangères ; des entreprises turques, coréennes, chinoises et égyptiennes n’hésitent pas à y former leurs cadres pour un minimum de communication avec les « décideurs » algériens, sans passer par les traducteurs.

Témoignage d’une étudiante

L’enseignement du français est réparti sur dix niveaux, nécessitant une mobilisation de vingt mois pour l’étudiant à raison de six heures hebdomadaires. L’étudiant ressort avec une attestation de réussite mais est-il suffisamment formé pour affronter les études supérieures ?

Maroua, étudiante en niveau 4 et poursuivant des études de sciences économiques, déclare qu’elle retrouve un peu de détente à travers son passage à l’Institut, n’étant pas contrainte à des apprentissages « très techniques« . Pour elle, « l’enseignement en français demeure une des contradictions de la société algérienne« .

 

Promotions successives de l'école En-Nour

L’origine des étudiants

Le prix de la formation, assuré intégralement par les parents, ne semble pas être une gêne pour ces jeunes qui n’hésitent pas à venir de villes et villages à 40 km à la ronde : Arbaa, Miliana, Boufarik, Beni Mered, El Affroun, ainsi que le chef-lieu Blida.

Ces villes apportent chaque année un flot sans cesse grandissant de ces apprenants, démentant ainsi le slogan étatique d’une arabisation de l’université.

Attestations et diplômes sont remis à l'issue de la scolarité

Les sciences francophones en Algérie ont encore de l’avenir et la ministre de l’éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit, ne semble point y trouver une contradiction, tout autant que le ministre de l’enseignement supérieur, les deux se trouvant sans doute happés par le flot important de la masse juvénile du pays.

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