Blida se cherche

Article : Blida se cherche
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12 décembre 2016

Blida se cherche

Depuis quelques mois, Blida se cherche et se recherche une nouvelle destinée ! A moins qu’on veuille lui redonner son lustre d’antan… Mais quels sont les mobiles pour mobiliser des gens peu amènes, que le plus humble des citoyens reconnait comme homme d’affaires peu honnêtes et dont les origines de leurs récentes richesses laissent perplexes ?

          Stèle en re-construction à Blida

Le pays a vécu une décennie noire, la dernière avant le XXI°siècle. En cette période où nombre d’intellectuels avaient trouvé la mort, une mort violente, des richesses se montraient au grand jour, issues du néant… Des entreprises étatiques florissantes fermaient les unes après les autres et les murs, par un tour de magie, appartenaient désormais à des « hommes d’affaires », parfois incultes, mais qui savaient reposer sur des épaules et des casquettes possédant le Pouvoir. Des intellectuels tombaient, comme par hasard, les gens de la Plume étaient majoritaires : Tahar Djaout, Laâdi Flici, Saïd Mekbel, Mustapha Abada, Smaïl Yefsah, Mahfoud Boucebci, Abdelmadjid Yacef, Youcef Sebti, Abdelkader Alloula, Pr Belkhenchir, Djillali Lyabès, Asselah père et son fils, Rabah Stanbouli et tant d’autres, amenant ainsi la question non pas de : « Qui tue qui ? » mais « pourquoi ces gens-là ? » Saïd Mekbel, journaliste et chroniqueur, avait déclaré que le choix de ces médecins et de ces journalistes obéissait à un seul mot d’ordre : « Ils se ressemblent ». Ce curieux phénomène avait amené l’Etat, un peu tardivement, à domicilier les journalistes dans un « bunker ».

   Saïd Mekbel

Aujourd’hui que l’argument sécuritaire est quelque peu oublié, le pays vivant dans une relative quiétude, revenant d’années plus que ténébreuses, on constate que la jeunesse du XXI°siècle, la génération n’ayant pas vécu les affres d’une période lugubre, ignore jusqu’au sens du terme « république », l’école ne lui apprenant rien ! Le jeune aujourd’hui se défonce dans l’alcool, quelque peu, la drogue, surtout et évacue ainsi tout ce qui peut le ramener à la réalité quotidienne.

                   Blida se veut ville propre

A Blida, les collégiens et lycéens, tout comme les étudiants, brillent par leur analphabétisme, courant derrière le diplôme, lequel n’est point une preuve d’un Savoir acquis mais une assurance pour un éventuel emploi qu’ils n’honoreront point.La contestation tourne surtout autour du transport, de la bouffe, de la réduction des emplois du temps ! Aucune protestation pour plus de connaissances, de disponibilité de livres et documentation. Lors de recrutement de personnel, les entreprises et les administrations se plaignent du niveau zéro des connaissances. « On me ramène des jeunes collés à leurs smartphones, incapables de rédiger une seule phrase correcte » s’écrie un jeune chef d’entreprise formé en Europe et revenu au pays.

  Quel devenir pour ces jeunes ?

Dernièrement, l’écrivain et universitaire Amine Zaoui, en conférence dans un établissement privé de Blida, le lycée En Nadjah, en face d’élèves de classes terminale, déclara à la fin : « la pâte existe ! » Il n’a point constaté un niveau dans les échanges mais s’est montré pédagogue en tablant sur l’avenir. En attendant, la ville fleurit artificiellement grâce aux bons soins du préfet de la région, le wali, qui sollicite le secteur privé pour embellir davantage la ville. « Il aurait pu les faire intervenir pour trouver de l’emploi aux jeunes, pour créer des bibliothèques, des musées, des maisons de jeunes » dira un vieil habitant de la ville.

Le cheval avance au pas, lui qui est fait pour les grandes courses ! Ses sabots foulent le bitume alors que la terre est sa prédilection.

   Style policiers canadiens ou fanfaronnade ?

Encore une contradiction dans cette ville qui demeure fort sympathique !

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