L’Algérie, pays très –trop- vaste avec plus de 2,3 millions de kms dont 2 millions de Sahara, est limité au sud par des pays au PNB par habitant plus que bas et dont les citoyens aspirent à des lendemains meilleurs en allant vers le Nord, càd l’Algérie, qui leur ouvrira sans doute les portes de l’Europe. Cependant, l’étape algérienne n’est pas facile à vivre ! Remonter tout le Sud algérien, près de 2.000 km, ne se fait point sans embûches, sans entraves, sans difficultés. Pour arriver à Alger la capitale du pays, ces immigrés sans statut de réfugiés, passent par Blida, une ville à 50 km d’Alger, dans la plaine de la Mitidja.

Blida ville accueillante (?)
Blida ville accueillante (?)

Les familles rescapées des routes pleines d’aventure, marquent une « pause » qui peut aller de quinze jours à six mois. Tant que ces êtres habillés très simplement ne font pas l’objet de renvois à la frontière, ils sont là à quémander de l’argent dans de simples tasses tendues aux automobilistes aux principaux croisements de la ville. Ainsi, femmes et enfants accourent vers les voitures à l’arrêt aux feux pour espérer récolter quelques dinars. Devant les mosquées, d’autres familles espèrent, en dehors de l’argent, des repas que les musulmans –la ville est musulmane à pratiquement 100%- leur apportent à la prière du milieu du jour et, parfois, à la prière du soir.

Elles sont là les mères, avec beaucoup d'enfants
Elles sont là les mères, avec beaucoup d’enfants

Avec les intempéries, certains jeunes venus du Niger et du Mali voisins, se protègent avec de petits parapluies, fruits également de l’aumône blidéenne. Questionnés sur leur origine, les adultes ne veulent pas –ou évitent de- répondre. Les jeunes de 15 à 30 ans, sont curieusement absents de ces mouvements de foule africaine indigente. Travaillent-ils comme manœuvres dans les chantiers ça et là ? Nul ne le sait et ceux qui sont embauchés dans les terres agricoles à la périphérie de la ville, sont « cachés » par les arbres et la haute végétation. La police locale affirme à travers quelques-uns de ses représentants que le recrutement de ces Africains est illégal mais ces derniers ne possèdent point le statut de « réfugiés ».

Apostropher d'autres femmes dans la rue, la solution ?
Apostropher d’autres femmes dans la rue, la solution ?

Selon un membre d’une association de bienfaisance locale, leur octroyer le statut de « réfugié » contraint l’Etat à leur verser un pécule. Or, on entend dire ou on lit de temps à autre à travers les journaux que la police a organisé des « descentes » dans les refuges d’Africains pour les déloger et les renvoyer dans leurs pays respectifs.

Pour le moment, la situation demeure floue mais il est facile d’observer chez l’Algérien son déni de l’Africain « noir », évitant de lui serrer la main, de le considérer tout simplement comme un être humain. Ces familles du « quart monde » ne sont point dangereuses pour la sécurité du pays mais les gens de Blida ne les approchent point, mis à part quelques associations humanitaires liées à la religion. Les étudiantes et étudiants africains de Saad Dahlab, la grande université de Blida constituée de plus de 40.000 habitants dont des centaines d’africains venus du Bénin, du Niger, du Mali, du Tchad, voire du Sénégal et de Côte d’Ivoire, ne sont point sensibles au désarroi de ces citoyens africains qui ne demandent point ce qui est impossible et la discrimination raciale s’étale également par régions d’Afrique. Quelques pièces de monnaie et de la nourriture ; ils se débrouillent comme ils peuvent pour le gîte dans des baraquements et des tentes –par ces temps très froids- aux limites de la ville qu’ils « envahissent » -c’est le terme utilisé par un élu local- dès la levée du jour. Des jours qui se répètent indéfiniment sans qu’un horizon stable soit entrevu.

Avoir du mal à attirer l'attention et... la générosité des automobilistes
Avoir du mal à attirer l’attention et… la générosité des automobilistes

Les autres pauvres de la ville, arrivent à se faire prendre en charge pour une douche, un repas chaud, une couverture mais le « Noir africain » fuyant la misère et le dénuement dans son pays ne trouve pas une oreille attentive, la discrimination raciale est passée par là.

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