Modiano pour le Nobel de littérature

Article : Modiano pour le Nobel de littérature
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9 octobre 2014

Modiano pour le Nobel de littérature

Un Français, le quinzième du nombre, vient de se voir décerner la plus haute distinction littéraire, le Nobel de littérature. A 69 ans, et après plus de 36 ans d’activité et une trentaine de livres, Patrick Modiano se voit récompensé pour « l’art de la mémoire, pour avoir dévoilé le monde de l’Occupation » selon les responsables du Prix. Ces années tragiques d’une époque trouble existent également en Algérie. Les traces physiques et psychiques sont toujours présentes, marque d’une colonisation vieille de plus de 130 années. Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mohamed Dib, Mouloud Feraoun, contemporains de Camus et de Roblès -pour ne citer que ces deux-là n’avaient jamais cessé de rendre compte des mondes européen et arabe de 1930, année de l’Exposition universelle de Paris, à 1962, année de l’indépendance … pour les Algériens et du déchirement pour les Pieds-noirs.

Ce prix attribué à Patrick Modiano est perçu donc différemment en Algérie même si les puristes reconnaissent à l’auteur de Rue des boutiques sombres, prix Goncourt en 1978, un art de l’autobiographie jamais figée. Lui-même disait que « l’autobiographie est vaporisée dans l’imaginaire, aérée. » Les romanciers algériens s’imprégnaient également de leur quotidien pour dresser des tableaux, parfois douloureux, de familles algériennes, jamais, baignant dans le bonheur. Les personnages algériens, notamment les paysans, laissaient entrevoir un monde à part à une époque où les progrès industriels se ressentaient dans le quotidien non pas des Algériens de souche, mais dans celui des Français d’Algérie, eux-mêmes tributaires quelque peu des Français de l’autre côté de la méditerranée.

Ce quotidien quelquefois tragique est présent également dans le dernier roman de Kamel Daoud (cf plus haut dans les articles du blog) et il serait bon de faire faire une étude comparative des oeuvres de romanciers français et algériens pour la même période.

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Commentaires

Desy DANGA
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Très d'accord avec l'analyse comparative que vous faites. Et pour moi,écrire de nos jours, c'est questionner nos psychoses,débroussailler nos doutes et nous confronter avec l'horrible laideur de nos vécus quotidiens. Présents et passés. Chapeau!