7 décembre 2019
Blida, le train de l’Histoire démarre

« Notre vie vaut ce qu’elle nous a coûté d’efforts. » Mauriac
Troisième rencontre et le train s’emballe déjà pour ce qui devra être la première pierre de l’édification de l’Histoire d’une ville chère à des centaines de milliers de gens de Blida, de la région de la Mitidja, d’Algérie et de la nombreuse diaspora installée sur les rives de Marseille, à l’intérieur de la France, même de la lointaine Montréal. Réfléchir sur le rôle de la société civile jusqu’à ce jour, la sensation d’appartenir à une ville où l’errance colle à nombre de lettrés et de natifs, où la culture devrait désormais prendre ses lettres en gros caractères et l’urgence –voire l’obligation- de création d’une fondation à laquelle vont converger les forces vives de cette plaine généreuse qui avait vu au fil des décennies l’installation de grandes familles issues de régions comme Laghouat, Médéa, Ghardaïa et qui avaient trouvé alors une ville ouverte « malgré ses portes légendaires », la tâche est redoutable.
Cette troisième séance a vu la présence surprise de Bendifallah Ahmed, l’ancien champion d’athlétisme et qui a la ville de Blida collée par ses histoires et légendes à ses entrailles ; il y eut également l’assistance –attendue- de l’architecte et universitaire Bourhane Foufa, membre du panel et qui précisera, ou remettra dans le droit chemin, des croyances comme le nombre de portes de la ville et leur emplacement exact, se référant à des plans cadastraux établis moins de vingt ans après la conquête du pays par la France.
Un long débat a porté alors sur les priorités d’une table des matières que Rachid Lourdjane a tracé et à laquelle il tient. Les Habous, le Courrier consulaire, les archives à fouiller dans plusieurs régions de France et en Turquie, y mettre les moyens pour l’achat de droits, les contradictions décelées dans le livre « unique » de Trumelet pour une période et celles de Ibn Khaldoun pour une autre, les tremblements de terre successifs et les véritables emplacements des nouvelles fondations de la ville et la nécessité de mettre sous scellés les archives de la ville, entre autres celles laissées par l’administration française à l’indépendance du pays, en 1962. M. Foufa rappellera à juste titre qu’un plan permanent du site historique de Blida « dort » dans les tiroirs du ministère de la culture, lequel considère qu’il n’y a rien à classer à Blida. Ainsi, des biens disparaissent comme des tableaux d’artistes, une fontaine datant de l’ère Ricci, fin du XIX° siècle, des bains maures d’avant l’occupation française laissant place à des immeubles où l’âme du bâti ancien a désormais disparu.
Beaucoup de travail que la patience démontrée par Redouane Malek et son équipe saura transformer en non pas un livre mais plusieurs, au grand plaisir d’un lectorat local plus qu’intéressé.


Membres ayant à coeur d’écrire cette Histoire tant souhaitée.


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