Espace vert interdit à Blida
Il est rare de trouver des espaces convenables pour sortir en famille depuis quelques années à Blida, ou ailleurs. Aussi, les jardins publics sont tout indiqués pour donner l’occasion aux enfants et aux familles de pouvoir s’oxygéner, évacuer le trop-plein d’un quotidien très pesant.
La ville de Blida ne manque pas de jardins mais… dans les villas et maisons privées. Cela donne de longs murs, des forteresses d’où on ne peut voir ni être vu ! Les fleurs sont réservées à la famille et toute la population n’y a point droit. Imaginons une université de 40.000 étudiants qui ignore jusqu’à la présence des fleurs dans la ville qui porte –encore- le surnom de « ville des roses ». La rose, cette fleur très symbolique, se vend cher dans les marchés et elle s’exhibe exclusivement lors des mariages. Le reste du temps, elle se retrouve « emprisonnée » dans les jardins de familles égoïstes qui n’ont point cette perception d’autrui. « Dites-le avec des fleurs » : une maxime totalement absente du quotidien blidéen. Les jeunes ne savant pas ce que c’est « offrir » une fleur et ça offre des SMS, des messages, des unités, des appels…
Un jardin plus que centenaire – il avait ouvert ses portes en 1890 – se trouve fermé depuis deux décennies pour cause de sécurité (il avoisine une caserne militaire). Ainsi, au lieu de changer le casernement venu en dernier, on préfère en haut lieu fermer « le vert ». Cet espace portant le nom de Patrice Lumumba depuis 1968, plus connu sous le nom de jardin Bizot, renfermer des senteurs tropicales, des arbres centenaires, et fait face à l’Atlas tellien, sur le piémont, tout à côté d’un lycée également centenaire –le lycée Ibn Rochd, ex. Duveyrier, et qui avait vu passer de grands noms tels M. Benkhedda, premier président de l’Algérie indépendante, M. Abane Ramdane, l’idéologue de la Révolution algérienne, M. Saâd Dahlab, membre de plusieurs gouvernements algériens et à qui on a donné le nom de l’importante et imposante université de Blida. Ce lycée a vu plusieurs générations de jeunes s’engouffrer dans ce jardin qui pour réviser, qui pour siester, qui pour un rendez-vous galant. Jena Daniel, du Nouvel Observateur, avait fait toutes ses classes dans ce lycée tout proche et lors de son pèlerinage dans la ville en 2006, on lui avait ouvert les portes du jardin et laissé seul plusieurs minutes.
Il reste à espérer que les autorités locales pensent à rouvrir les portes de cet espace.
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