Embellissement de Blida
Depuis quelques mois, la nouvelle autorité préfectorale de la région de Blida (wilaya) se donne comme objectif prioritaire l’embellissement de la wilaya de Blida (1,1 millions d’habitants) et, principalement, la ville de Blida (310.000 habitants).
Aussi, il a été donné ordre – ou directive sèche – à tous les commerces et les habitations situés dans les artères principales (par où passent et les autorités du pays et les étrangers) d’améliorer les devantures à travers de nouveaux matériaux, des vitrines alléchantes, des murs repeints et propres. Les boulevards et avenues ont été en chantier durant quelques semaines pour l’installation de nouveaux trottoirs, majoritairement en marbre, et des lampadaires new look.
Le marbre entraîne des glissades mais tout le monde s’en fiche puisqu’on parle d’un marché de plusieurs millions de dinars (des dizaines de milliers d’euros) dont de forts pourcentages se trouvent alors reversés dans certaines poches. Aucun citoyen de la ville de Blida ne dit ignorer les fameux pots de vin puisque ces dits trottoirs sont refaits à chaque mandat d’élus, soit un rythme d’une fois tous les cinq ans.
Des jardins sont aménagés, certains « offerts » – ou financés -, par des industriels locaux.
Et c’est la première autorité qui assiste aux inaugurations. Les mois de juin et de juillet ont été réservés aux examens ainsi que leurs corollaires, les résultats. Le bac 2016, toutes sections confondues, a été le plus scandaleux du pays depuis l’indépendance en 1962. Les sujets étaient sur la Toile la veille des épreuves, même les sujets de secours, avec leurs corrections. Une seconde session avait été décidée en haut lieu et c’était durant le mois de ramadan. Au final, c’est un taux de réussite de 48,5 % proclamé le 13 juillet dernier.
Après les inscriptions à l’université ou pour refaire l’année, place donc aux vacances, laissant les nouveaux trottoirs aux SDF venus du Niger et du Mali, par vagues successives et auxquels l’Etat n’a pas encore accordé le statut de « réfugiés ». Ils tendent la main par enfants interposés devant les grandes surfaces, aux feux tricolores, aux portes des mosquées le vendredi et ça donne des idées même aux réfugiés venus de Syrie et aux familles pauvres de l’intérieur du pays. Une « profession » qui fait recette puisqu’il a été retrouvé dernièrement du côté de la capitale de l’Est algérien, Constantine, un Malien avec son fils de 7 ans, en possession de 1,4 millions de dinars.
Le trottoir, ça ne concerne pas seulement certaines dames : les enfants et les hommes se l’accaparent pour une même finalité, le profit immédiat.
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