Le ciné s’invite au lycée de Blida

Article : Le ciné s’invite au lycée de Blida
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29 décembre 2016

Le ciné s’invite au lycée de Blida

Cinéma au lycée, thématique réservée à Bachir Derrais, producteur et réalisateur de renom en Algérie, présent dans l’enceinte du lycée privé En Nadjah de Blida juste avant les vacances d’hiver.

Invité par M. Mekfouldji et l’administration, celui qui finalise son dernier film dont le montage financier devant prendre l’ensemble des dépenses a rencontré plusieurs difficultés, s’est déclaré heureux d’être en face de jeunes.

Derrais présent au lycée

 

Il parla d’emblée de l’Histoire véhiculée par le film : « Je me dois d’être collé à la réalité de l’époque et ce n’est pas facile avec des moyens limités ! »

 

Des lycéens collés à ses lèvres poseront des questions sur la manière de réaliser les films, les costumes d’époque, l’absence d’archives en Algérie, la disparition des salles de cinéma.

Métiers du cinéma expliqués par Derrais

 

Ce fut l’occasion pour Bachir Derrais de secouer quelque peu la léthargie des jeunes Algériens en les incitant à exiger des responsables locaux la création de salles de cinéma, de salles pour jeunes, d’instaurer des cycles de formation dans les domaines du cinéma : « Un institut d’arts dramatiques existait ! Il faudra le rouvrir ! » dira-t-il avec force.

Il rappela que le cinéma permet la création de milliers d’emplois : décors, costumes, studios, musique, montage sont des domaines où la jeunesse algérienne pourra s’éclater. « Je ne vous dis pas de quitter l’enseignement ! Il faut s’assurer le diplôme du bac puis tenter sa chance dans les domaines où vous vous sentez apte » précisera-t-il à celles et ceux qui se montraient emballés par la perspective de devenir actrices et acteurs, costumiers ou réalisateur.

Public jeune attentif

Abordant le contenu de son dernier film, Larbi Ben M’hidi, un héros de la révolution algérienne, Bachir Derrais rappela que l’Etat n’aime pas qu’on parle de ces héros là parce que plusieurs d’entre eux ont été assassinés par leurs frères d’armes. C’était le silence dans la salle de conférences ! « Il vous appartient de découvrir tous les pans de la Révolution de 1954 de votre pays ; les acteurs de cette période sont encore au Pouvoir et les clans existent toujours et même le cinéma en subit le coup. »

C’était quelque peu fort pour de jeunes lycéens mais on devinait chez Bachir Derrais cette envie de secouer le cocotier. Le cinéma au lycée c’est également cette vérité. Il parlera de sa jeunesse, de son envie de faire des films, de ses luttes avec les autorités pour faire accepter des projets, allant jusqu’à s’autofinancer et intervenir dans toutes les étapes de la réalisation d’un film.

Derrais explique avec ferveur

Revenant à son film sur un héros bien identifié, il révèlera qu’il lui aura fallu plusieurs années pour amasser des témoignages, consulté des archives en France afin de présenter un grand film à la mesure du personnage. « Il sera un document historique pour les historiens parce qu’il se base sur des faits réels » précisera l’intervenant.

Ainsi, c’est aux historiens de venir à lui et non l’inverse, démontrant la rareté des documents d’histoire et mettant en accusation les autorités françaises qui détiennent l’histoire du pays dans leurs lieux d’Aix-en-Provence et ailleurs.

Fin de l’intervention de Derrais

« Vous devez, vous la jeunesse, demander la récupération des archives, la récupération de votre Histoire récente » conclura Bachir Derrais, au grand regret des filles et des garçons qui en voulaient plus sur ces pages de cinéma et d’histoire, loin des manuels scolaires.

Le cinéma au lycée a ouvert une brèche !

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