Pénible mois de ramadan

Article : Pénible mois de ramadan
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15 juin 2017

Pénible mois de ramadan

Difficile de jeûner par autant de chaleur et des conditions de travail très pénibles ! Pénible mois de ramadan avec des candidats au bac devant supporter une chaleur de plus de 30°C dans des salles mal aérées et non climatisées. Des manœuvres bétonnent dans de grands espaces destinés à devenir des immeubles d’habitation avec, derrière eux, des promoteurs acculés par les délais de livraison. Des enseignants à l’université obligés de procéder à la correction de centaines de copies pour les examens de fin de semestres et pour les rattrapages de synthèse. Des chauffeurs-livreurs  contraints d’acheminer la marchandise par n’importe quel temps ! Il faut de tout, même des gardiens de champs d’arbres fruitiers qui vous jurent qu’ils ne dorment que d’un seul œil durant plus de quinze jours afin que la récolte du patron se déroule sans trop de pertes.

Blida déserte dans la journée

Dans les foyers à forte population par famille, pénible est le mois de ramadan également ! Foyers avec parfois jusqu’à quinze personnes, la femme arrive difficilement à être fin prête à l’heure du f’tour. Dur dur de préparer deux à trois plats et les différentes entrées ainsi que la soupe.

Table de ramadan préparée avec grands soins

Aïcha, habitante du centre-ville, se plaint de ne pas retrouver une main s’associant aux charges du potager : « Je fais la vaisselle juste après le manger avant de tomber raide dans mon lit parce que ma belle-fille se croit dans un hôtel. » Pénible mois de ramadan pour cette sexagénaire. Une autre femme, Meriem, n’a que des garçons, cinq, qu’il faut contenter chacun à sa manière. « J’ai celui qui n’aime pas les légumes frits, un autre qui n’aime pas les légumes secs, un troisième qui continue à se croire à la rue et réclame des sandwichs. »

Table garnie avec soins

La chaleur n’est pas le seul handicap puisque l’état moral des jeûneurs influe également sur le comportement. Les cas de disputes dues à la nervosité sont fréquents, notamment au marché. À Blida, le souk est pris d’assaut dès 11h et tout s’écoule avant 16h, soit cinq heures d’intenses échanges qui débouchent généralement sur des altercations, la majorité étant sans gravité. Mais il arrive que ces échanges verbaux se terminent par des blessures graves, voire même des assassinats comme cela vient d’être relaté dans la presse nationale du côté de Bouira (100 km à l’est d’Alger) où un vieil homme a tiré sur une belle-sœur et ses deux enfants juste avant le f’tour avant de prendre la fuite.

Eviter toute source de disputes durant le ramadan

Au fil des jours qui s’allongent lentement, les nerfs des travailleurs subissent les affres de l’abstinence et de la chaleur excessive. Il vaudrait mieux éviter tout contact rapproché, toute remarque déplacée pendant près de seize heures au quotidien. N’empêche ! Certains ont trouvé durant ce mois de quoi s’occuper, le farniente étant le fort de nombre de Blidéens.

Soirées source d’achat également, dans des ruelles envahies par les commerces parallèles

Nous sommes loin de la piété, des soirées musicales en ce pénible mois de ramadan, par 40° à l’ombre !

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