Traversée du désert de l’artiste-peintre IRKI ?

Article : Traversée du désert de l’artiste-peintre IRKI ?
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29 juillet 2020

Traversée du désert de l’artiste-peintre IRKI ?

« Une peinture simple c’est pour un peintre simple ». Mahmed IRKI



Mahmed IRKI est né le 9 avril 1948 à Médéa. À deux ans, la famille déménage à Blida. Durant sa scolarité, l’évidence de la naissance d’un artiste peintre était soulignée par tous ses enseignants, à Blida tout comme à Constantine où il suivit ses études secondaires. Tout naturellement, son entrée à l’école nationale des Beaux-Arts au début des années soixante-dix permettra d’affiner le trait, d’être parmi les meilleurs élèves d’Issiakhem qui le traitait comme son fils et de l’école impressionniste.

Il sera enseignant à l’ITE de Bouzaréah, s’engagera dans la presse écrite, au service de Marketing jusqu’à l’année 1994 où il échappera à deux reprises une liquidation physique  et dont il gardera des séquelles à la suite de sa chute du train qui l’emmenait à Alger. Horizons, Parcours maghrébins, Algérie Actualité qui s’habituaient à sa frêle silhouette de 1986 à 1994 perdront un être doué de sens, plein de sensibilité puisqu’il enseignait à Abane Ramdane à un groupe de sept jeunes personnes pendant à raison de deux  séances par semaine dans un salon de thé loué en exclusivité durant deux années, en 1990. Il ouvrira à Blida un atelier pour l’apprentissage du langage pictural au niveau du centre culturel El Manar à la place du 1er Novembre à Blida.

Il participera à plusieurs expositions, individuelles et collectives, notamment à l’hôtel Aurassi en 1988 (1ère exposition et qui eut un grand succès selon la presse), à la salle Ibn Khaldoun, au Bastion 23, à El Kettani, à Blida. Il côtoyera Issiakhem,  Baya et Denis Martinez dans des manifestations collectives. Ce dernier, Denis Martinez,  fut également son enseignant. Le nom de Irki est synonyme aujourd’hui de formateur, de peintre sensible, d’amoureux de la mer et du bleu, des fleurs et de la verdure. Il dira à ce propos : « Je tente mille expériences, du pinceau aux doigts, de la main au crayon, afin de saisir ce qui peut paraître inconcevable, l’âme de toute chose. J’avais même travaillé avec les pieds, travaillé les yeux bandés afin d’éprouver la sensation d’un non-voyant. D’ailleurs, le monument de la peinture européenne, Michel Henry, décédé en 2016,  voulait que je m’installe en France après une discussion à bâtons rompus en France en 2003, où il avait apprécié mes travaux avec la plume et les encres et s’étonna de me voir ne pas travailler sur des modèles. » Il poursuit : « La fleur, notamment la rose, est si fragile à sa naissance, autant que moi et je respecte cette nature qui nous permet d’apprécier la vie, une vie éphémère pour tout le monde. En hommage à ma mère, j’avais appelé une de mes expositions à Chenoua et à Bab Ezzouar « Hommage à maman», elle qui aimait beaucoup les fleurs et les plantes dont elle ornait toute la maison. » Pour lui, « chaque peinture est devenue une aventure particulière avec des tentatives au moyen de palettes, d’encres d’imprimerie et autres techniques qui donnent à la fin ce concept fondateur constituant sa démarche dans sa production ».

Sur la réception et l’appréciation de son travail par la population, il aura cette déclaration : « En 2003, je fus invité à Paris pour une exposition bi-annuelle et je fus tout étonné de voir le maire de la commune de Pontault Combault, dans la région parisienne, Jacques Heuclin,  venir lui-même m’accueillir à la sortie du quai. J’en fus très touché ! »
Aujourd’hui, l’artiste peine à Blida à être reconnu par l’administration dans le cadre des aides apportées à tous les artistes. Homme réservé et surtout très modeste, un artiste dans son sens pur, Irki affronte courageusement les affres d’une vie devenue trop individualiste.
Le cri Ph. Mekfouldji
Le violon Ph. Mekfouldji
Fleurs Ph. Mekfouldji
Hiver à Talaguilef Ph. Mekfouldji
Atelier encombré Ph. Mekfouldji
Le peintre au milieu de ses oeuvres
Le peintre au milieu de ses oeuvres Ph. Mekfouldji
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