Le griot Mohamed Bahaz à l’automne de sa vie
« Nul n’est prophète en son pays »
Les Évangiles de Luc et Matthieu
Bahaz, notre griot populaire de Blida, se meurt à petit feu. Sans aucune ressource et avec un confinement chez lui depuis plus de 5 mois, il se retrouve sans le strict minimum. Il est artiste mais ne touche pas cette fameuse aide financière propre aux artistes. Handicapé physiquement, il lui est paru anormal qu’il aille faire le pied de grue devant l’administration pour… 3 000 DA mensuels (15 euros). L’artiste véhicule tout un patrimoine culturel, un maître du Gnaoui. On peut voir un documentaire réalisé par Dominique Devigne où une biographie vivante du Maalem est retracée avec l’assistance de Denis Martinez.
C’est un grand percussionniste, auteur dans le film « La Bataille d’Alger » de toutes les percussions.
Aujourd’hui, il meurt tout doucement, tragiquement. Aux âmes généreuses, son numéro de téléphone… Qui ne sonne plus : 0554 764 419. Le téléphone de sa fille : 0771 387 989.
Pour celles et ceux qui ne le savent pas, il est natif de Blida, à Douirette. Il est laissé de côté aux alentours de la ville, à Mimèche, une colline revêche.
Un gnawi qui vivait au milieu de plus de cinq « dar gnawa », à Blida. Un genre à part, venu de l’Afrique profonde. Qu’en reste-t-il ? Avec Mohamed Bahaz, le dernier bastion d’une culture va disparaître.


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