Fin de ramadan à Blida

Article : Fin de ramadan à Blida
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16 juillet 2015

Fin de ramadan à Blida

Le ramadan aura vécu !
Pas moins de 30 jours de privation, 30 jours d’abstention dans la journée, du lever du jour jusqu’au coucher du soleil ! A la longue, il était espéré un retour de l’être humain, du musulman, à de meilleurs sentiments vis-à-vis du pauvre, du proche, de l’orphelin. Ces sentiments peuvent être résumés en un seul, le Respect d’autrui.

Sérénité et plénitude grâce au Ramadan
Sérénité et plénitude grâce au ramadan

En déambulant à travers les artères de la ville de Blida, de jour comme de nuit, l’idée de respect ne tenait pas la route devant l’énervement de chacun. Les mamans se mêlent et disputent les premières places dans les bus et dans les magasins à celles et ceux qui se font sien ce grand mot. Dans les ruelles des divers marchés de la ville, dans les grandes surfaces commerciales et… même dans les mosquées, les gens se poussent, jouent du coude, veulent être les premiers, soit pour entrer soit pour sortir. D’où provient cet empressement qui fait quelque part honte à la personnalité de l’Algérien ?

On mange ensemble durant le Ramadan
On mange ensemble durant le ramadan

Chez le coiffeur à la veille de la fin du mois de jeûne, chez le boulanger pour les gâteaux de l’Aïd, chez les marchands de vêtements ou de chaussures, le citoyen algérien, de l’est à l’ouest du pays, court, tape du poing, grimace, grince des dents, pince les lèvres, fixe des yeux : il ne sera jamais le dernier ! C’est ce qui semble ressortir de l’expression du visage. L’Algérien n’accepte guère cette place humiliante sauf pour quelques-uns dans les classes, notamment celles du secondaire où il a été remarqué nombre de jeunes qui rigolent dès qu’ils entendent parler d’une fille ou d’un garçon qui bûche sérieusement ! Les résultats scolaires donnés au début du mois de juillet pour le brevet des collèges et le 9 juillet pour le bac n’ont point été encourageants : à peine 52 % des candidats au sésame des hautes études ont obtenu l’accès.

Beaucoup d'examens au mois de juin, en pleine chaleur
Beaucoup d’examens au mois de juin, en pleine chaleur

Élèves, enseignants, parents et administrations se rejettent mutuellement la faute et toutes les parties vont en découdre maintenant que le ramadan est terminé. Cependant, l’écueil majeur et révélateur demeure les faibles résultats enregistrés dans les contrées du Sud algérien où le taux de 30 % de réussite était difficilement atteint.

Le Sud est quelque peu défavorisé pour les études
Le Sud est quelque peu défavorisé pour les études

Pour l’instant, et avec les grandes chaleurs qui persistent, place est faite aux projets de grandes vacances et de mariages pour nombre de familles. Les pétards vont réapparaître, au grand dam des personnes âgées et des malades. Il faut dire que ça tonne fort jusqu’à minuit et plus et les forces de police hésitent à intervenir. Certains jeunes vont continuer à travailler, faute de moyens.

Jeunes privés de vacances
Jeunes privés de vacances

L’élan de solidarité envers les pauvres durant les nuits du ramadan, pourra-t-il se poursuivre ? La question demeure posée, surtout que les couffins et paniers remplis de victuailles ne pourront disparaître d’un coup et les tables bien achalandées à l’intérieur des foyers sauront accueillir les familles de déshérités qui, quoi qu’on dise, sont en nette progression.

Table bien garnie
Table bien garnie
Couscous, plat national
Couscous, plat national

Autre effet de ce ramadan, l’apparition de migrants venus du Mali voisin et du Niger, et dont on ignore complètement les chiffres ! Ils sont là, dans les principales artères de la ville de Blida, et font la manche grâce à leurs enfants aux carrefours marqués par les feux tricolores.

Jeunes venus du Mali et du Niger
Jeunes venus du Mali et du Niger

L’aumône et la solidarité ne sont point de vains mots à Blida, sinon ces gens-là seraient partis vers des cieux plus cléments.
A Blida, chacun se doit de respecter au moins les vieilles personnes de la famille et du voisinage afin d’assurer un semblant de chaîne de solidarité humaine, entre vieux et jeunes, entre enfants et adultes.

Joie des enfants
Joie des enfants
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