Abdelkrim Mekfouldji

Hygiène quand tu nous tiens !

Il n’existe pratiquement plus un quartier de la grande ville de Blida où les détritus ne jonchent pas les rues.

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Stationnement sur les trottoirs

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Une réalité devenue banale et les habitants qui ont à coeur la propreté de leur ville ne savent plus à qui se plaindre.Bencherchali Apc Blida
Il existe bien des journées de volontariat avec des pères de famille, des femmes, des étudiantes et des étudiants qui sacrifient une demi-journée le vendredi -jour de repos dominical- pour nettoyer l’environnement des cités, notamment à Bab errahba et la rue du Bey mais, comme par enchantement, dès le lendemain, des « gens » (pour ne pas les désigner par un autre qualifiant) remettent « ça » avec sachets en plastique, cartons vides, épluchures de bananes et autres serviettes en papier. IMG_3606
Les commerçants des grandes artères commerciales n’ont personne pour les verbaliser ! De gros cartons s’étalent sur les trottoirs et gênent une circulation déjà très tortueuse avec le stationnement de véhicules sur les passages piétonniers.IMG_2946 IMG_2315
On la nomme « ville des roses » mais c’est un leurre employé durant les campagnes électorales par des candidats à la magistrature qui oublient, dès leur investiture, qu’ils sont au service des citoyens.IMG_2567
A 50 km de la capitale Alger, la ville de Blida souffrirait de cette proximité en constatant que tous les budgets relatifs à l’embellissement vont à la grande métropole.

Danger et saleté partout
Danger et saleté partout

Pourtant, il suffit de peu pour que Blida retrouve son lustre d’antant !

Fontaine
Fontaine


Fête du Savoir à Blida

Un établissement scolaire privé de la ville de Blida – En Nadjah- a tenu à célébrer la journée nationale du Savoir coïncidant avec l’anniversaire du décès de l’Imam réformiste Ben Badis (4/12/1889 – 16/4/1940).

Ben Badis
Ben Badis
Plusieurs types de manifestation à caractère culturel ont fait vibrer les enfants de tous les âges, 7 à 15 ans, avec chants, représentation théâtrale, chorale, expositions et concours de dessins.Enfants disciplinés

Dans l'esprit de Ben Badis

Admiratrice en tenue traditionnelle Des dizaines d’enfants, avec robes et costumes d’époque, ont donné à la fête ses lustres d’antan, honorant davantage la mémoire du leader de l’association algérienne des Ulémas (savants) Oulémas (sur blogspot)qui avaient appelé dans les années 1920 et 1930 à des réformes de la société algérienne, du temps de la colonisation française, bien avant la révolte de Messali Hadj puis du Front de Libération Nationale –FLN- exigeant l’indépendance de l’Algérie, par une guerre qui aura duré sept années et demi (1954-1962) et coûté la vie à plus d’un million d’Algériens de toutes les couches sociales.
Les séquelles de l’Occupation, du colonialisme et des atrocités subies continuent à faire exiger de la France une reconnaissance des crimes de guerre. Les millions d’orphelins revendiquent aujourd’hui, comme hier, des dédommagements à la mesure des torts subis. Depuis l’Indépendance du pays, la journée du 16 avril est plus ou moins bien fêtée dans les établissements scolaires algériens. L’ensemble scolaire En Nadjah n’y déroge pas avec la fratrie Bouras dont l’un des frères est le fondateur. Le chargé de la discipline, Mr Djiar, s’est montré encore une fois très alerte.Mr Djiar au four et au moulin Toute l’administration s’était donnée rendez-vous ce jeudi après-midi dans la cour de l’établissementPublic attentionné Mr Djiar assura : « Nous avons besoin de donner à l’enfant l’occasion de s’exprimer tout en l’orientant vers la chose culturelle liée à un événement national. »Travaux réalisés par des enfants

Travail nécessitant de l'attention. Les applaudissements fusaient à chaque représentation des petits et même quelques parents avaient tenu à être présents.Enfants s'apprêtant à jouer des rôles

En pleine action

Elèves admiratives devant les travaux.
Mme Ghanem, proviseur du cycle secondaire, exprima le souhait de revivre d’autres occasions comme celle de ce jour.Mme Ghanem, Proviseur du secondaire. Un groupe de musqiue andaloouse a permis à l’assitance d’être bercée par des morceaux de nouba algérienne.Répétition
Les enfants ne peuvent oublier ce jour et l’Histoire de leu pays à travers un monument de la pensée islamique, le réformiste Ben Badis.portrait Ben Badis
En cette journée printanière, l’ensemble des enfants avait le sourire. « Pourvu que ça dure ! » comme disait un des parents, à la veille des examens.Enfants très présents


Mostaganem ne veut pas des touristes ?

Etrange comment une ville comme Mostaganem en Algérie ne daigne pas veiller le soir, préférant fermer boutiques et restaurants avant la tombée de la nuit. Ne veut-elle pas des touristes ? Ville côtière, surplombant une large bande du littoral algérien, Mostaganem semble se parfaire dans une léthargie que peu d’Algériens lui connaissent. Au cours d’une visite en ces belles journées finissantes du mois de mars, l’étonnement est à son comble lorsqu’un restaurateur du port de pêche annoncera dans un sourire déconcertant que « le restaurant est fermé en dehors de la saison estivale ! » N’y a-t-il que l’été pour vivre et jouir de ces espaces qui ne demandent qu’à être occupés par les touristes, aussi bien locaux qu’étrangers.IMG_3218

Mostaganem, dont le nom est lié à l’histoire ancienne avec l’interprétation de « marsa ghanim », « port du butin », en relation avec le vécu des corsaires algériens de la période ottomane ; une interprétation parmi d’autres et qui semble la plus plausible pour l’histoire récente de l’Algérie. La ville est à 350 km à l’ouest d’Alger et à 80km à l’est d’Oran, la deuxième ville d’Algérie ; elle compte près de 800.000 habitants répartis sur 32 communes permettant une densité de 292 habitants au km². IMG_3127
Au niveau du site de Sidi Lakhdar Benkhlouf, autre lieu de visites pour des dizaines de milliers de touristes, sis à 60 km de Mostaganem, la vie s’étire doucement, sans que quiconque songe à vitaliser ce secteur créateur d’emplois et de richesse. Des commerces de souvenirs déposés sans recherche sur des présentoirs n’attirant point la curiosité et de vieilles femmes assises à même le sol, proposant aux visiteurs du jour des herbes, de la semoule roulée par leurs propres mains ainsi que de l’artisanat local très primaire.IMG_3156 Pourquoi les autorités locales ne doivent-elles pas proposer leur aide à travers un savoir et du marketing sensé juguler le secteur ?IMG_3218
Au niveau du centre de la ville de Mostaganem, une entreprise étrangère construit le tramway, objet de nombre de querelles, surtout depuis le décès de deux ouvriers sur la ligne. Ces lignes de tramway vont servir surtout les étudiants des nombreuses universités de la ville ainsi que l’hôpital qui amène les consultants et les visiteurs. Le chantier crée de l’embarras pour les résidents mais la perspective à l’an 2017 de moyen de transport bénéfique aux piétons fait oublier les désagréments. IMG_3144
Entretemps, les touristes devront rappliquer dès le mois de juin et les mentalités locales devront se metr au diapason de ces « clients » potentiels, saisonniers et … dépensiers à souhait.


Lire en fête à Blida

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Le printemps est là et c’est la période choisie cette année pour organiser à Blida la manifestation « Lire en fête » qui va durer une dizaine de jours et concernera 5 grandes villes de la wilaya : Blida -chef-lieu de wilaya, Oued El Alleug, Meftah, El Affroun et Boufarik. L’ensemble de ces villes compte plus de 600 000 habitants et  Mohamed Ayache directeur de la culture à la wilaya de Blida,demeure confiant sur l’affluence que ne manquera pas d’avoir ce festival, coïncidant également avec les vacances de printemps.

Lire en fête à Bounaâma
Lire en fête à Bounaâma

A Blida, au niveau du centre Bounaâma Djillali, ce dimanche a permis d’inaugurer la fête avec nombre d’ateliers.

Afflux de jeunes
Afflux de jeunes

Des ateliers qui ont vu l’arrivée curieuse de dizaines d’enfants. Plusieurs étaient venus sans être accompagnés par leurs parents.

Des enfants arrivent des cités avoisinantes
Des enfants arrivent des cités avoisinantes

Ces enfants habitent la grande cité voisine appelée communément Cité « Cnep ». Atelier de dessin, atelier de lecture, atelier de maquillage :

Enfant heureux d'être tatoué
Enfant heureux d’être tatoué

Atelier de dessin, atelier de lecture, atelier de maquillage, tout était dès le premier jour pour les enfants. En revanche, les stands réservés aux éditeurs étaient encore vides. « Les visiteurs aiment bien venir en début d’après-midi » diront les organisateurs.

Entrée d'un stand

A un des stands, celui de l’éditeur « Madani », installé à Guerouaou, le gérant évoquera l’absence d’impact du festival sur la population locale et l’inexistence de cet amour pour la lecture : « il n’y a pas de politique du livre ou plutôt pas de culture du livre, ni en arabe ni en français. Les parents préfèrent acheter comme cadeaux à leurs enfants des jouets et des vidéos, oubliant que le livre est essentiel dans l’éducation des enfants. » Beaucoup de livres scolaires

L’éditeur est présent avec une cinquantaine de titres et a attiré l’attention sur la préparation d’une série sur les hommes qui ont fait l’Histoire du pays tels Youghourta, Massinissa, Hannibal. Nous apprendrons que le ministère de la Culture prévoit l’attribution de près de 30 % des locaux construits dans le cadre de l’encouragement aux métiers professionnels à travers l’ensemble du territoire national. « Avec ces locaux dont bon nombre seront donnés aux éditeurs, le livre sera encore moins cher pour les bourses algériennes », a confié le responsable du stand. Avec un autre responsable de stand, l’accent a été mis sur l’encouragement des bibliothèques communales et celles des écoles à travers la prise en charge des achats par les communes. « Ainsi, le livre ira de main en main, d’un enfant à un autre et l’Algérien aura acquis, nous l’espérons, l’amour effectif de la lecture » a conclu M. Abdelkader M.
Au niveau du centre Bounaâma, c’est l’association « Zelidj des beaux-arts » qui s’occupe de la gestion de l’espace du 22 mars au 30 mars.Au milieu des palmiers, le bibliobus est encore présent avec près de 2 000 titres proposés aux visiteurs. A l’intérieur du centre, Assia Touati, responsable de la cellule « lecture », semble rayonnante : « plus de vingt enfants dès la première heure et les résumés de livres sont bien entamés » dira-t-elle.

Mr Mohamed ayache

Mme Assia Touati
Mme Assia Touati

Des enfants âgés de 8 à 15 ans, lisaient les livres proposés selon des titres par tranches d’âge. Une des   des lectrices était à la 20e page, toute plongée dans l’histoire. Interrogée, elle s’est montrée enthousiasmée par l’initiative et a assuré qu’elle allait venir tous les jours puisqu’elle n’a pas eu la chance de partir quelque part durant ces deux semaines de vacances. IMG_3092

Mère d’un garçon de 12 ans, Mme Touati, implore les parents de venir en nombre avec leurs enfants : « C’est un espace qui permet le dialogue, les découvertes et qui peut sauver nos enfants des dangers de la rue. Il faut que les parents prennent conscience de l’importance de la lecture, de ce compagnon qu’est le livre.»

Lecture pour tous
Lecture pour tous

M. Ayache, directeur de la culture à la wilaya de Blida, assure que des professeurs et des conteurs professionnels seront ces présents durant ce festival et que tous les moyens ont été donnés à des associations culturelles pour la réussite de ces journées.


Annie Steiner la Moudjahida

La Moudjahida, -« maquisarde », « résistante »- de la première heure, Annie Fiorio-Steiner Annie Steinerest passée par Blida ce samedi 22 novembre 2014 pour évoquer des souvenirs et revoir le lycée où elle avait fait ses études secondaires avant le déclenchement de la guerre d’Algérie en 1954. Elle avait côtoyé d’illustres héros tels Ali Boumendjel, Abane Ramdane, Benyoucef Benkhedda, Sadek Hadjeres, M’hammed Yazid,… Comble de l’ironie : on lui refusera l’accès à cet établissement sans donner le moindre motif. IMG_2149Il est vrai que c’était samedi, un jour de weekend en Algérie mais le gardien était là, derrière la porte et le proviseur était avisé depuis mercredi de l’arrivée de la Moudjahida. IMG_2192Quelle mouche a piqué ce « responsable » pour maintenir les portes fermées et couper même son téléphone ? L’octogénaire, 86 ans, était venue avec un bouquet de fleurs Fleursafin de le déposer devant la plaque commémorative portant les noms de plus de vingt martyrs ayant été scolarisés au lycée Duveyrier de l’époque. Annie était perplexe : « je ne comprends pas cette porte fermée, vous avez bien avisé le personnel ? » demandait-elle de sa voix chantante. Quelques personnes l’accompagnaient et personne ne voulait la brusquer avec une réponse qui dénoncerait un comportement plus que rebutant du proviseur. Il y eut bien une tentative par un quinquagénaire qui a téléphoné à droite et à gauche pour faire « bouger » les choses mais il dût se rendre à l’évidence : « les portes sont restées fermées ! »Lycée portes fermées
Le groupe revint vers la place du 1er Novembre et le fameux kiosque ornant le centre et d’où un palmier continuait à faire bouger ses longues branches qu’un petit vent secouait. IMG_2198Des enfants jouaient au baby foot et Annie s’y attarda un petit moment, se remémorant sans doute ses années d’enfance où les jambes couraient plus que la volonté du corps.IMG_2187 Les mûriers encadrant toute la place donnaient de l’ombre en cette heure matinale où le soleil de novembre se laissait encore voir. Une table au café d’El Besseri accueillit l’ensemble avec des boissons chaudes, thé et café, qui ravivèrent encore les souvenirs. Madame Annie Steiner se rappellera alors les calèches tout autour de la place et spécialement dans une des rues adjacentes, l’hôtel d’orient, si célèbre à l’époque coloniale, le jardin Bizot –aujourd’hui jardin Patrice Lumumba- avec ses couples, les fins de semaine surtout, ainsi que certains bals autour du kiosque.
Cette évocation a permis quelque peu de faire oublier la déconvenue du non-accueil au lycée Ibn Rochd et il a été entendu qu’un autre rendez-vous sera pris avec la précaution d’aviser les autorités pour que les portes s’ouvrent afin que les souvenirs se ravivent davantage.IMG_2207
Il est certain que d’ici là, l’association des Anciens Moudjahiddine aura été alertée et que ça sera les notables de la ville qui vont l’accueillir avec des fleurs, et non l’inverse. Il y eut dans un passé récent la visite de Jean Daniel, un autre ancien du lycée et l’accueil qui lui avait réservé fut à la mesure de la renommée du patron du Nouvel Observateur. La bonne vieille femme de 86 ans ne sera alors pas oubliée !